Age of Union et des associations de jeunes lancent une action pour la préservation des océans à la conférence IMPAC5
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Dax Dasilva, fondateur de Age of Union, a pris la parole lors du Congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC5), se joignant à des jeunes, des politiciens, des dirigeants autochtones et d’autres participants pour appeler à la préservation de nos océans.
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Dire que le cinquième congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC5) a mis du temps à avoir lieu serait un euphémisme. Initialement prévu pour 2021, l’événement a malheureusement dû être reporté à deux reprises : une fois en raison de la pandémie et une autre fois en raison de conflits avec des conférences internationales sur l’environnement. L’alliance Age of Union est donc ravie d’avoir pu participer à la cinquième édition de ce forum.
La décision finale de tenir IMPAC5 en février de cette année s’est avérée être un heureux concours de circonstances : l’événement a eu lieu dans la foulée de la COP15, au cours de laquelle presque tous les pays ont signé un accord visant à protéger 30 % des terres et des océans de la planète d’ici 2030.
Si la COP15 a solidifié l’engagement international envers cet objectif de conservation, IMPAC5 examine le leadership et les moyens technologiques nécessaires pour atteindre cet objectif, a expliqué le directeur d’IMPAC5, John Thomson, alors que le fondateur de Age of Union, Dax Dasilva, s’apprêtait à monter sur scène au titre de conférencier principal.
Du 3 au 9 février, des politiciens, des leaders autochtones, des professionnels de la conservation marine, des experts du secteur et des jeunes militants se sont réunis au Centre des congrès de Vancouver, en Colombie-Britannique, pour discuter de conservation des océans et des ressources marines. Dax Dasilva, fondateur de Age of Union, a pris part à la seconde moitié du Congrès en donnant une présentation de grande envergure, intitulée « Age of Union: Igniting the Changemakers » (en anglais seulement).
Dax Dasilva a décrit son parcours en matière de conservation et a parlé plus en détail des initiatives marines menées par Sea Shepherd, Nature Conservancy Canada, Nature Seekers et BC Parks Foundation. Sa présentation a également abordé certains des thèmes prédominants dans les efforts de conservation actuels, notamment l’écoanxiété, le sentiment de pessimisme qui entoure l’état de l’environnement et les moyens proactifs d’y remédier.
IMPAC5 a orienté le choix des participants et des discussions thématiques de la conférence en fonction de trois volets transversaux : Innovation et changement transformationnel, Leadership des peuples autochtones et La voix des jeunes professionnels. Les jeunes professionnels âgés de 18 à 35 ans ont représenté le tiers des participants et ont pu bénéficier de plusieurs espaces et opportunités dirigés par des jeunes, notamment un précongrès, un pavillon des jeunes et des possibilités d’apporter le point de vue des jeunes aux discussions au niveau ministériel.
À l’instar de Dax Dasilva, ces jeunes professionnels sont animés par le désir de préserver le monde naturel pour les générations futures. Ils sont conscients des difficultés auxquelles ils se heurtent, mais entendent avoir un impact positif grâce à leurs efforts de conservation.
Cécile Tang, membre du comité des jeunes professionnels d’IMPAC5, a ouvert le congrès en appelant à transformer « l’écodétresse » en un moteur d’un engagement encore plus fort. Au cours des deux derniers jours de la conférence, Age of Union a rencontré quelques-uns des jeunes professionnels présents à la conférence pour en savoir plus sur leur expérience et sur les défis qu’ils doivent relever dans le domaine de la conservation.
Griffin Brod, un étudiant de 20 ans qui se spécialise dans la conservation et la gestion des ressources à l’université du Minnesota Twin Cities, a aimé participer au congrès IMPAC5. Il a été heureux de constater que les discussions sur la conservation marine portaient non seulement sur les résultats et les données scientifiques, mais également sur les impacts sociaux induits par les changements climatiques. À la question de savoir ce qu’il a retenu d’IMPAC5, Griffin a mentionné la présence d’organisations dirigées par des jeunes, telles que EarthEcho International (en anglais seulement). « Aussi grand que soit devenu le défi [de la conservation] dans notre monde, il est rassurant de voir que de nombreuses personnes tentent d’y remédier », a-t-il ajouté.
D’autres ont parlé avec franchise des obstacles auxquels les jeunes sont confrontés dans le domaine de la conservation ou lors de conférences internationales de haut niveau telles qu’IMPAC5. Mark Haver, 24 ans, représentant régional pour l’Amérique du Nord de la Sustainable Ocean Alliance (SOA), a expliqué que de nombreuses activités environnementales dirigées par des jeunes ne sont pas rémunérées. Il a également fait remarquer qu’en plus du fardeau émotionnel de la solastalgie et de l’écoanxiété, les obstacles financiers qui accompagnent le travail dans ce domaine peuvent souvent décourager les gens de s’y consacrer.
« Pour les personnes qui n’ont pas le privilège de [pouvoir] travailler gratuitement, a dit Mark, cette situation ne permet pas à ces voix de faire partie de la conversation ».
Kara Guloien, une militante pour le climat âgée de 25 ans et spécialiste du programme Ocean Bridge pour Ocean Wise, a abordé les mêmes questions de rémunération, ainsi que la complexité d’intégrer des voix plus jeunes d’une manière pertinente et non purement symbolique. « Je trouve que beaucoup de programmes de participation des jeunes peuvent souvent ne pas atteindre leur objectif, a précisé Kara. Personnellement, je trouve que c’est épuisant de s’assurer que nous sommes intégrés efficacement et que nous ne sommes pas seulement dans une pièce à parler de l’engagement des jeunes, mais seulement à d’autres jeunes. »
La cérémonie de clôture d’IMPAC5 a invité des défenseurs canadiens de l’environnement, des organisateurs d’événements, des leaders autochtones, ainsi que le Comité des jeunes professionnels à monter sur scène. S’exprimant au nom du comité, l’analyste subalterne des politiques du Bureau national de l’Assemblée des Premières Nations Melissa White a livré un message puissant et sincère à l’auditoire. Elle a parlé des nombreux défis auxquels les jeunes sont encore confrontés dans le domaine de la conservation, notamment le manque de représentation et d’inclusion concrète. « De nombreux jeunes qui voulaient être dans cette salle [aujourd’hui] ont été confrontés à des problèmes d’accessibilité, de financement et à l’incapacité d’obtenir un visa de voyage pour venir ici », a-t-elle expliqué.
Parlant plus spécifiquement de l’expérience des jeunes autochtones, Melissa White a poursuivi : « Nous sommes encore en train de nous trouver, tout en essayant de manœuvrer une structure coloniale qui nous a été imposée. En plus de tout ce qui vient avec le fait d’être une jeune personne qui essaie de faire son chemin dans la vie, les questions auxquelles nous sommes confrontés exacerbent les problèmes d’équité et de diversité dans la conservation de l’environnement et des océans. »
Au sujet de sa participation à IMPAC5, Melissa a toutefois adopté un ton optimiste : « Sans les voix des jeunes, sans les connaissances traditionnelles et le savoir des peuples autochtones, nous ne réussirons pas. Cependant, je sais au fond de moi que nous sommes tous différents de ce que nous étions à notre arrivée à IMPAC5. Nous avons eu des conversations difficiles, mais enrichissantes, qui nous ont menés menés là où nous sommes aujourd’hui, à faire front commun pour sauver nos océans et au final, nous-mêmes. »
Crédits
Images par Daphne Rustow.
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